Proposition pour signifier notre bonheur dans un monde en crise

C'est aux destructeurs de bonheur, aux dictateurs de la pendule, aux affolés de la croissance, aux drogués de l'évaluation, de l'objectif, de la vitesse, de la distance parcourue, aux obsédés du résultat, de l'accumulation, de la performance, de l'excellence, de la jauge à atteindre, aux maniaques du rendement à court terme, de la classification, que nous pensions en proposant : « Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter ». Car vu par ce côté de la lorgnette le monde est en crise. Pauvres de nous !

« Mais la lorgnette a deux bouts ! » nous a soufflé ce malin d'Eulenspiegel qui en connaît un rayon pour ce qui est de l'humour et du point de vue.

L'autre bout, effectivement, nous permet de prendre de la distance, d'en rire même tant cela nous paraît absurde, insignifiant.

Dans un monde en crise, le bonheur redevient une idée neuve, une possibilité, et c'est pourquoi ce qui peut apparaître provocateur (chanter quand on est dans la merde) devient lueur d'espoir ( nous pouvons encore chanter). Il suffit pour cela de se rappeler du chanteur chilien Victor Jara se mettant à chanter alors qu'on vient de lui couper les deux mains à coup de hache sur un billot dans le stade à Santiago du Chili au moment où Pinochet prend le pouvoir par la force. Nous n'en sommes peut-être pas encore là...



Après avoir chanté et fait chanter dans les maisons et dans les jardins, fait venir des enchanteuses et des enchanteurs sous les voûtes de l'Abbaye du Jouïr, nous proposons à tous ceusses et celles qui le voudront bien de nous envoyer leurs chansons (inédites), détournées ou non, mises en musique ou pas encore sur le thème : « le bonheur et la crise ». Nous les mettrons en ligne


TéATr'éPROUVèTe
Abbaye du Jouïr
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