Réflexion

Dans pratiquement toutes les communes de l'Hexagone s'élèvent à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie à la patrie des monuments aux morts autour desquels sont organisées les célébrations .
Ces monuments sont destinés à commémorer (se rappeler ensemble) les moments les plus tragiques de l'Histoire du pays.
Effectivement le ciment d'une communauté peut se construire sur le partage des peines et de la douleur passées.
Mais pourquoi le lien d'une communauté ne s'envisagerait-il pas par rapport au bonheur éprouvé à un moment donné en son sein ? Car l'Histoire, et heureusement, est aussi faite de moments de bonheur comme les histoires d'amour, les naissances, les anniversaires, les réussites de tous ordres individuelles ou collectifs...
Or ces moments de bonheur s'ils sont parfois célébrés ne sont pas ou peu consignés peut-être de part notre conception plutôt individuelle de l'idée de bonheur. Il est vrai que d'affirmer que ce qui nous lie , c'est notre capacité au bonheur peut sembler quelque peu décalé alors que l'inégalité devant le bonheur paraît s'imposer de fait et est plus pertinente que celle devant le malheur.

« Tous à la même hauteur, voilà le vrai bonheur » chantaient les sans-culottes en se sacrifiant dans la réalisation d'un bonheur à venir et nous rappelant la fragilité de nos aspirations.

Malgré tout l'idée d'une collectivité se bâtissant sur le bonheur reste tentante même si « le malheur des uns fait encore le bonheur des autres ».

Dans les territoires ruraux par définition, à faible densité de population, où l'habitat est dispersé, où les propositions de consommation sont faibles et que l'imaginaire collectif ( embué, et pour cause, de valeurs essentiellement urbaines) associe très vite à l'ennui, à la vieillesse, il semble nécessaire « de marquer d'une pierre » la présence effective du bonheur d'affirmer que « ici , dans nos campagnes, nous ne sommes pas exempts de bonheurs passés , présents et à venir » et que cela peut-être une idée neuve.



Présentation

L'action consiste :

·à proposer aux communes volontaires la réalisation d'un MEUH (monument aux évènements uniques et heureux) sur le modèle de ce qui a été mis en place sur la commune de Fertrêve par le plasticien Luis Maestro.
Comme cela s'est fait pour la plupart des monuments aux morts, la commune lancerait une souscription auprès des habitants et rechercherait éventuellement les financements nécessaires à la construction. Elle fera de préférence appel à des moyens locaux de manière à impliquer les habitants au maximum.
Sur ces monuments seraient inscrits les évènements heureux qui ont marqué , marquent ou marqueront la vie de la commune.
Chaque monument serait une oeuvre originale
·à lancer un appel à artistes et à projet en fonction du nombre de communes partantes .
·à recruter et à mettre en relation les artistes et les communes sachant que la conception se fera en commun et en faisant appel à toutes les énergies locales.
·à inaugurer les monuments réalisés au fur et à mesure de leur édification.




Objectifs

·créer un événement collectif impliquant la population autour de son rapport au bonheur
·rendre visible ce rapport en réalisant une oeuvre collective en collaboration avec un artiste
·créer un réseau de communes sur un thème commun de façon à enrichir leur image et leur visibilité sur un territoire à partir d'une valeur positive
·Infléchir l'imaginaire collectif pour ce qui est des représentations dominantes en rapport avec le monde rural