Les trognes
«C'est bien connu, la Nièvre compte un hectare de forêt par habitant... Dans un environnement comme celui-là devraient naître d'autres façons d'être, de recevoir, d'échanger, de considérer, de sentir, de prévoir, d'aménager, d'organiser, d'imaginer, en somme de penser. On ne vit pas sur l'eau où parmi les arbres comme on vit dans le béton. L'environnement nous rend particuliers, spécifiques et l'intelligence nous permet de nous adapter et pourquoi pas de devenir, nous les ruraux, des modèles en la matière.»
Les trognes ce sont des arbres paysans aux mille usages (qui appartiennent au paysage) qui témoignent du long compagnonnage de l'homme et de l'arbre. Les trognes sont aujourd'hui menacées. Par négligence, par manque d'entretien, elles deviennent creuses, les trognes.
Les trognes ce sont aussi nos têtes d'humains aux mille usages qui peuplent les champs du savoir, de la connaissance et de l'imagination... Et qui témoignent du long compagnonnage de l'homme et de la pensée. Ces trognes-là sont aujourd'hui elles aussi menacées et risquent de devenir creuses par manque d'entretien et par négligence...
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L'acte 3 «les trognes» consiste à associer deux entités remarquables dans l'environnement rural : l'arbre et l'humain
La trogne : un arbre remarquable
Les arbres comme les hommes ont les pieds sur terre et la tête dans le ciel. Ils sont en quelque sorte les garants de cette verticalité qui permet de faire le lien entre l'esprit et la matière, et les deux types de nourritures nécessaires à la vie en collectivité.
L'arbre peut-être considéré comme un symbole de la connaissance avec :
* son système radiculaire (qui nous renvoie à l'ancrage, la source, les origines, l'histoire...),
* son tronc (qui nous renvoie au présent, à la force, à la présence au monde...),
* sa ramure et son feuillage (qui nous renvoient au développement, au mouvement, à l'ouverture mais aussi à la fragilité...)
L'arbre symbolise aussi la sagesse, la longévité, la résistance, l'obstination...
Un arbre choisi par les habitants comme lieu possible de palabres c'est-à-dire d'échanges autour des questions posées.
Dans chaque village ou hameau volontaire (et pas forcément parmi ceux de l'acte 2) les habitants choisiront un arbre qu'ils considèrent comme remarquable et qui symbolisera tout l'intérêt porté à la connaissance, au débat, à l'échange.
Un arbre témoin de tout l'intérêt porté à la connaissance.
Un arbre comme nouveau point de rencontre sur le territoire
Chaque arbre deviendra un point de rencontre réel ou symbolique.
Un arbre pour nous représenter en tant que communauté
Un arbre pour témoigner de notre obstination, de notre esprit de résistance, de notre sagesse mais aussi de notre fragilité...
En Afrique l'arbre à palabres est selon Nelson Mandela, le lieu d'exercice de la démocratie où «tous ceux qui voulaient parler le faisaient. C'était la démocratie sous sa forme la plus pure. La palabre africaine est toute une méthode philosophique, et ses racines sont profondes »
En s'inspirant des pratiques africaines (pour une fois !) l'arbre pourrait être le symbole de ce qu'une communauté (village, hameau) porte en elle comme potentiel d'interrogations donc de vie, et marquer son attachement aux valeurs fortes de solidarité, de tolérance, de respect de l'autre, de maintien du lien social.
La trogne: une tête pensante remarquable
Un jumelage avec un esprit remarquable élu démocratiquement : des élections philosophiques
«Les arbres, tout comme les esprits remarquables, font partie du patrimoine collectif et doivent être préservés en tant que tels...»
Il sera proposé de jumeler un arbre avec une personnalité remarquable (philosophe, artiste, écrivain...) qui sera choisie pour un mandat de 6 ans à la manière des scrutins municipaux. Les habitants seront invités à défendre leur point de vue en faisant campagne pour la personnalité de leur choix suivant les processus démocratiques bien connus des citoyens et qu'ils maitrisent parfaitement (panneaux électoraux, affichage, professions de foi, bulletins, réunions électorales, réseaux sociaux, presse...). On verra ainsi apparaitre sur les panneaux électoraux des affiches avec des portraits de Socrate, Bachelard, Marx, Spinoza, Diogène, Foucault, Derrida, Rousseau, Montaigne, Voltaire, Diderot, Arendt, La Mettrie, Heidegger, Kant, Nietzche, Jacquard, Hume, D'Alembert, Malebranche, Condorcet, Descartes, Jerphagnon, De Beauvoir, Sartre, Camus, Wiel, Nizan, Althusser, Alain, Aristote, Merleau-Ponty...
Les habitants en fonction de leur candidat seront invités à faire campagne en faisant venir des personnes compétentes en la matière ou bien en potassant et en défendant leur candidat.
Un hommage à ceux et celles qui affûtent la pensée commune
Scrutins philosophiques ou artistiques uninominaux dans chaque commune ou hameau
Un scrutin uninominal où un seul philosophe est élu par une commune ou par un hameau. Cela implique que seul le philosophe ayant rassemblé une majorité absolue ou relative de suffrages exprimés soit élu. Ce mode de scrutin est déjà utilisé en France, pour les élections législatives et présidentielles. Le philosophe élu le sera pour cinq ans.
Les interrogations
d'Émile
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S'habiller
de questions
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Les trognes
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