Les 80 ans de ma mère.
|
De quoi sagit-il?
|
m
|
Démarche A partir de 1998 , nous avons tenté d'emprunter d'autres voies pour ce qui est du théâtre, sans pour autant remettre en cause cette idée d'un théâtre fortement ancré dans la Cité. A un moment où les systèmes-réseaux faisaient éclater les espaces , nous essayions d'imaginer d'autres façons , nous essayions de sortir d'un rapport salle/scène , comédiens/ spectateurs , nous voulions aggraver notre cas au point de proposer un théâtre débarrassé du spectaculaire. Nous nous proposions de briser les murs ( le 4ème et tous les autres) et de faire entrer nos histoires dans l'espace de la Cité même pour la questionner de l'intérie  C'est ainsi que pour parler de l'exclusion nous avons inventé « Création pour une ouverture vraie » avec 12 personnes dans la galère, pour parler de la ruralité nous avons inventé « 32+32 » et marié 32 artistes à 32 petites communes rurales, pour parler du danger de la montée de l'extrême droite en Europe , nous avons inventé « La Multiplication» où des personnes parlent à des personnes , en tête à tête, pour qu'il soit bien clair que tout engagement est d'abord une question de conscience individuelle. Pour nous , ces expériences qui sortent du cadre conventionnel , relèvent bien du théâtre puisque, même si nous les bousculons fortement , nous respectons les fondamentaux du théâtre qui s'écrivent sous la forme : espace + jeu + temps. La proposition « Les 80 ans de ma mère » se situe dans cette démarche. Il s'agit bien dans un espace donné , dans un temps donné , d'inventer et jouer une histoire destinée à faire réfléchir sur la vieillesse et sur le regard que notre société grisée par le jeunisme , la vitesse , la rentabilité à court terme, l'efficacité immédiate, porte sur ceux qui sont devenus les vieux. Société, qui en toute logique et en fonction des valeurs qui l'animent, ira jusqu'à considérer la vieillesse et les vieux comme un handicap. Comme si l'humain, un des fruits délicieux produit par la Nature, ne se bonifiait pas en mûrissant ! Comme si le temps faisait des êtres des objets jetables sans qualité particulière et destinés au rebut. Claude Lévy-Strauss, Théodore Monod, Louise Bourgeois, Henri Salvador, Alexandra David Neil et tant d'autres intellectuels ou artistes viennent perturber les notions de valeurs attribuées à ce moment de la vie, mais comme il en est pour les femmes si on se plaît à citer les cas exceptionnels, on se garde bien de généraliser au commun (des mortels.) Nous essayerons de mettre en place une fiction collective en plusieurs volets , dont le titre générique sera « Les 80 ans de ma mère », avec des personnes âgées volontaires résidant en milieu rural de manière à mettre en exergue le potentiel et la richesse créative des personnes âgées et la chance que nous avons les avoir sans oublier que : « Dans la vie , il y a toujours plus de vieux que de jeunes parce qu'un jour tous les jeunes ils deviennent vieux... » (paroles d'enfant) |
